Muriel Touaty, Partner Education, Recherche et Innovation chez onepoint, aborde la question de l’éducation à l’entrepreneuriat chez les jeunes. Elle met en avant l’importance de sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge à cette pratique pour favoriser la diversité des talents et encourager l’esprit d’entreprendre et la capacité de l’école à répondre à cet enjeu.
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Pourquoi l’esprit d’entreprendre est-il essentiel à l’éducation des enfants ?
Muriel Touaty : L’esprit d’entreprendre est à la mode. Les politiques, les responsables éducatifs, les chefs d’entreprise, les entrepreneurs eux-mêmes y voient la source de la culture entrepreneuriale nécessaire au renouvellement économique dont nos vieux pays ont besoin. L’enjeu est si important que l’esprit d’entreprendre a été reconnu par l’union européenne comme l’une des huit compétences clés pour la formation tout au long de la vie.
Favoriser la diversité des talents et encourager l’esprit d’entreprendre dès le plus jeune âge et durant le parcours scolaire semble plus que jamais nécessaire aujourd’hui. L’école parvient-elle à répondre à cet enjeu ?
Comment favoriser la culture entrepreneuriale dès le plus jeune âge ?
MT : Le terme “entreprendre” est cependant galvaudé : il ne s’agit pas uniquement de ‘gagner de l’argent’ avec une start-up, il s’agit d’être avant tout l’entreprenant de sa propre existence, afin de développer une vraie posture (et non pas une imposture) d’entrepreneur que ce soit dans les domaines du digital, du social, de l’art ou bien même de l’artisanat.
Le modèle économique est davantage un moyen qu’une fin. En outre, développer l’esprit d’entreprendre chez les enfants, filles et garçons, est une excellente façon de leur faire prendre réellement conscience de leur potentiel et de leur capacité à développer des qualités et des valeurs qui les suivront toute leur vie : la confiance, la créativité, l’audace, la persévérance, la capacité à gérer la zone d’inconfort et l’incertitude.
Devenir l’entrepreneur de sa propre vie : la clef de la réussite ?
MT : Dans notre monde interdépendant et interconnecté, il est devenu de plus en plus important pour les enfants de pouvoir favoriser un état d’esprit de croissance pour se préparer aux défis de demain. Si un enfant peut se sentir à l’aise avec le risque et avoir une attitude positive face à l’échec, il ne craindra pas d’apprendre, d’aller à la conquête de territoires inconnus, de nouveaux horizons, et de partager ses idées créatives.
C’est la base de l’entrepreneuriat : donner la possibilité à chacun d’oser créer sa propre voie, son propre récit. La pédagogie sera de plus en plus collaborative et la nouvelle mission de l’école publique outre la mission de la transmission du savoir verticalisée, devra rabattre ses cartes, dans la création de terrains de jeu pédagogiques et collaboratifs.
De quelle façon peut-on surmonter les biais éducationnels pour promouvoir l’entreprenariat ?
MT : Ces nouvelles dynamiques basées sur des situations concrètes, pourra probablement permettre à nos enfants de ne plus être les acteurs passifs des grandes mutations technologiques ou des consommateurs du présent, mais à leur enseigner à devenir les acteurs, les agents du changement de demain, en pleine conscience et en total contrôle. Apprendre à relever les défis, à se former aux métiers du futur dès le plus âge, sera donc au cœur des préoccupations pour ainsi passer d’une logique de contrôle et d’inspection à une logique de confiance et de coopération et où l’on pourrait donner les clés à chaque enfant de devenir l’entrepreneur de sa vie.
Mais qui dit ‘s’entreprendre’, signifie aussi de dépasser les biais cognitif et éducationnels ancrés dans les consciences collectives, notamment en ce qui concerne les jeunes filles, à l’entreprenariat et aux métiers du numérique et de la technologie.
A l’heure de la pénurie des talents, il devient de plus en plus urgent de ne plus passer outre de plus de 50% de la population.
La recherche d’un équilibre harmonieux entre les femmes et les hommes dans les métiers du numérique est un enjeu majeur pour notre pays à plusieurs titres. Cet enjeu revêt tout d’abord un caractère social, dans ce secteur d’activité comme dans tous les autres il est primordial de favoriser les conditions permettant aux femmes d’avoir les mêmes droits, de pratiquer les mêmes métiers, d’accéder aux mêmes postes à responsabilité que les hommes. C’est aussi un enjeu de souveraineté, dans un contexte où les systèmes d’information sont centraux pour l’activité économique de notre pays Il s’agit également de garantir les conditions favorisant l’innovation et l’esprit entrepreneurial chez les petites et les petits de notre pays, grâce à l’apport de l’ensemble de nos forces vives, dans leurs différences et leurs complémentarités.
Onepoint : quelles initiatives pour encourager l’esprit d’entreprendre et l’équilibre harmonieux entre les Femmes et les Hommes ?
MT : Onepoint, entreprise à impact, est naturellement sensible à ces enjeux. Pleinement conscients de notre responsabilité sociale, attachés au sujet de l’équité entre les femmes et les hommes, nous développons de nombreuses initiatives avec nos partenaires acteurs de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et du monde de la formation continue et de l’emploi.
Le 16 mai prochain, onepoint organise un évènement unique et singulier dans sa forme et dans son ambition : une journée dans nos locaux parisiens emblématiques et inspirants pendant laquelle nous accueillerons plus d’une centaine de collégiennes et de collégiens, des enseignants, des équipes pédagogiques, afin de débattre, conscientiser, échanger, agir et coconstruire les solutions qui amèneront filles et les garçons, à considérer beaucoup plus favorablement les filières du numérique, de la technologie et de l’entreprenariat.
Un événement que seul onepoint sait organiser en partenariat avec le Rectorat de Paris et l’Education Nationale, dont l’objectif est de faire bouger les consciences, et de miser sur notre belle jeunesse, garante de l’avenir.
onepoint est membre de l’Enjeu Industrie & Services du pôle Systematic.